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 [Privé] Alexander - Destination St Urea

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Alexander Zara
Alexander Zara



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MessageSujet: [Privé] Alexander - Destination St Urea   [Privé] Alexander - Destination St Urea Icon_minitimeLun 2 Jan - 2:06

South Blue - Baterilla - Ville de Boeki


Une forme se mouvait rapidement dans la forêt de l’île de Baterilla et slalomait entre les arbres à grande vitesse, ne prenant aucune pause. On pouvait repérer celui qui courait à ses bruits de pas, aux craquements de brindilles et à l’envol des oiseaux à son passage. En s’approchant, on s’apercevait qu’il s’agissait du jeune barman Alexander qui courrait comme un dératé bien caché sous son capuchon en direction de la ville portuaire de Boeki réputé pour un commerce florissant, située à l’opposé du village de Yume.

Le garçon sortit brusquement de la végétation et se retrouva sur la route principale de la ville qui menait directement à la place principale. Il devait s’enfuir par n’importe quel moyen et rejoindre les révolutionnaires. Mais il était à bout de force, s’étant dépensé toute la journée. Le soleil se couchait et il n’avait rien mangé depuis la veille. En essayant de garder une certaine contenance face aux habitants qui le dévisageaient, il se traîna le long de l’avenue en espérant trouver le couvert. Voyant alors un bar-restaurant toujours ouvert il décida d’y entrer et de se reposer un peu, le temps de reprendre son souffle.




Dans le bar


Je poussais les portes du bout des bras et m’avançait en direction de la table la plus proche, m’affalant sur une chaise. J’entendais des discutions sur moi et les regards dans mon dos. Qu’importe si je n’étais pas présentable, le moment était mal choisi pour chercher des crosses aux clients. J’entendis tout de même l’un d’entre eux, qui braillait bien avant que je ne sois entré.

- Alors Pitt ? On accueille des crève-la-faim maintenant ? Disait-il en ricanant. Probablement s’adressait-il au patron du coin.

- Un client est un client, tant qu’il me paie. Et tu devrais faire une pause sur la boisson, tu commences à parler un peu fort. Demain tu ne pourras pas prendre la route dans cet état si tu continues, répondait celui qui se nommait Pitt.

Je pouvais les voir du coin de l’œil, mais à vrai dire tout ce qui m’intéressait sur le moment c’était de manger et boire, reprendre des forces et dormir. La nuit tombait et les navires ne partiraient pas avant le lendemain. Le propriétaire s’avança vers moi et me demanda ce que je désirais. Je lui répondais très vite que je mangerais ce qu’il avait de prêt le plus vite possible et que je le paierais. Après être repartit en direction des cuisines, je me calais et réfléchissais à ce qui s’était passé ce matin au village de Yume. J’avais honte de mes actes, mais c’était bien la seule solution. A quoi aurait servi ma mort si elle impliquait automatiquement celle de tous les habitants ? Un fardeau, voilà ce que je portai désormais. La mort de tant de personnes était par ma faute, mon existence. Oui, je ne pouvais pas ressusciter les morts, mais je donnerais ma vie pour réparer cette injustice. Désormais, il me faudrait payer ce fardeau et cela sera effectué lors du renversement du gouvernement mondial. Je repensais à ces histoires sur les révolutionnaires. Si le gouvernement autorisait les destructions de villages et de populations en cachette, cela ne faisait que confirmer mes doutes sur ces accusations concernant les rebelles.

Je vis venir celui du comptoir qui criait en parlant aux autres.

- Hé toi, t’es qui ? J’suis en ville depuis plusieurs jours et je t’ai jamais vu ! me cria-t-il en posant sa grosse main sur ma capuche et en la rabattant.

- Personne, mais si tu veux un conseil arrête de boire. Tu ennuies les autres clients il me semble.

A vrai dire, je me comptais aussi parmi ces « autres clients ». Ce gros-lard venait de me gâcher un moment de réflexion et maintenant il me beuglait dessus. Ma remarque ne lui plaisait guère, au vue de son regard et je ne vis pas le coup venir de derrière. Un de ses amis me frappa durement la tête par la droite me faisant tomber à terre. Il avait frappé fort et n’ayant pas beaucoup de force, je me trouvais assez mal en point, surtout en sentant ces types me donner des coups de pieds. Je n’arrivais pas à me relever mais je fus sauver par le dénommé Pitt qui vint à mon secours, emportant avec lui une délicieuse odeur de nourriture.

- Non mais c’est pas bientôt finit ? Allez dehors vous deux, je veux plus vous voir chez moi. Dégagez ! Hurla-t-il à leur attention, m’aidant à me rassoir.

- Vraiment je suis désolé monsieur, je ne sais pas quoi vous dire pour m’excuser de cet accueil dans mon établissement. Si jamais je peux me rendre utile d’une manière ou d’une autre, dites le moi.

- Offrez-moi le gite et le repas alors, soufflais-je en esquissant un sourire.

- Oui, oui ! Bien entendu monsieur, et désolé encore de ce qu’il s’est produit tout à l’heure.

Il se répandait en excuse et je trouvais cela assez comique, mais je ne m’inquiétais pas trop du traitement reçu. Ces imbéciles avaient profité de ma faiblesse et je ne les reverrais probablement jamais. A quoi bon s’énerver sur ce sujet alors qu’on a un bon repas et un lit de préparés ? Au moins je savais que je pourrais me reposer convenablement et que je n’aurais pas à dormir dehors cette nuit.

Ayant fini de manger, je me levais et annonçais au patron de ne pas fermer avant mon retour car je partais prendre l’air. Les coups reçus ne me faisaient plus souffrir, la faim était passée et la fatigue ne se ressentait pas trop. Le ciel lui était orageux et je ne pourrais pas rester bien longtemps dehors. Me dirigeant vers le port qui se trouvait non-loin, je voyais alors ces deux hommes qui montaient au bord d’un bateau ayant comme pavillon une tête de mort. Je décidais alors de ne pas prendre de risque et de laisser tomber en rentrant me coucher.



Le lendemain



La pluie tombait abondamment dans la rue, le ciel était sombre et l’orage avait grondé toute la nuit. Nul doute qu’une tempête faisait rage et que peu de bateaux prendraient la mer aujourd’hui. Descendant l’étage du bar-restaurant, je commandais de quoi me régaler et me réchauffer en écoutant une conversation entre deux femmes se trouvant la table devant moi. Elles discutaient de leurs maris partis à St Urea et qui n’étaient jamais revenus. Je m’approchais sans les brusquer, elles semblaient fragilisées, et engageait la discussion.

- Excusez-moi mesdames, mais je n’ai pas pu m’empêcher d’entendre vos paroles. Alors vos maris sont partis à St Urea ?


- Oui, me répondis la plus âgée, cela fait maintenant deux semaines et nous n’avons pas de nouvelles, alors qu’ils ne devaient être absents que pour quelques jours tout au plus.

St Urea … un client m’en avait parlé un jour. Une île désertique si je mes souvenirs sont bons. Il avait mentionné le fait que le gouvernement de ce royaume était hors contrôle de celui du monde et que cela faisait maintenant très longtemps qu’il était le recueil des révolutionnaires et des pirates. Un monde à part où la marine ne faisait pas la loi mais où les rebelles faisaient la justice. On racontait d’ailleurs qu’une base était installée en plein désert. Si ces deux hommes étaient bien dans ce pays, il y avait fort à parier qu’ils étaient morts, ou pire. Sans les brusquer, j’essayais alors de leur donner des informations qui pourraient leur expliquer la situation, mais sans succès. Ne voulant pas les voir pleurer, je me décidais à partir en quête d’un navire pour une prochaine destination.

La pluie tombait drue, je mis alors ma capuche et sortis d’un pas énergique vers la zone portuaire tout en me questionnant sur l’endroit d’où je voudrais aller. Il est vrai que je ne savais pas du tout où me rendre, et de ce que je savais du monde c’est que les mers d’East Blue et North Blue n’étaient plus sillonnées par la marine. Ce qui voulait forcément dire que les révolutionnaires devaient se trouver sur ces endroits, et tout ce qu’il me fallait c’était m’y rendre pour me faire enrôler. Cependant qui serait assez fou pour m’amener sur ces mers désormais hostiles et sans protections ? Peu de navires. Seuls les pirates ou les rebelles accepteraient ce voyage mais pour les premiers je ne pouvais avoir confiance, et pour les seconds, je savais seulement que sur South Blue, St Urea abritait ces personnes. Ce serait donc mon futur endroit.

Tout en souriant à cette idée, je marchais et, en route, je croisais alors le pirate poivrot de la soirée d’hier. Il ne m’avait pas reconnu avec mon capuchon, de plus il se couvrait comme il pouvait et avec cette pluie il ne devait pas être très en disposé à se battre. Souriant de plus belle, je faisais demi-tour et le rattrapais pour lui donner la correction qu’il méritait, le laissant en plan dans la rue, et en repartant vers le port que l’on pouvait apercevoir de ma position.

Voyant un navire marchand qui se préparait au départ, je m’approchais alors d’un matelot.

- Excusez-moi ? Criais-je sous la pluie, essayant de couvrir le bruit avec ma voix. L’homme fit volte-face.

- Oui, que voulez-vous ? Me disait-il aussi fort.

- J'apprécierais m’adresser à votre capitaine, pourriez-vous me dire où il se trouve ?

- C’est lui ! Me dit-il en pointant du doigt un homme qui hurlait des ordres que personne n’entendait sur le pont du navire.

- Merci ! Et je décidais alors de grimper à bord pour négocier une place avec cet homme qui semblait désabusé que personne ne l’écoute.

- Monsieur ? Accepteriez-vous de discuter avec moi quelques-instants ? J’en étais à me casser la voix pour me faire entendre, et mon interlocuteur accepta en me faisant entrer dans sa cabine personnelle. Au chaud, à l’abri et où l’on pouvait palabrer normalement.

- Je suis le capitaine de ce navire marchand, que puis-je pour vous ? Il n’était plus le même homme que dans la tempête. Je ne voyais pas celui qui gesticulait en hurlant à plein poumon des ordres incompréhensibles sur ses mousses. Non, face à moi se tenait un capitaine respectable qui savait se tenir quand il le fallait. Je lui faisais alors part de ma demande :

- Je recherche un navire qui accepterait de me faire la traversée d’ici à St Urea, et aujourd’hui même. Je peux payer le trajet, ce n’est pas un problème. Je me rendais bien compte qu’il était embêté. Ce n’était pas le meilleur port d’attache de tout navire marchand.

- Hé-bien, me répondit-il en se grattant la tête, je le ferais volontiers, mais nous ne pouvons pas lever l’ancre. Ce n'est pas la destination qui m'inquiète. Vous aurez peut-être remarqué le bateau pirate amarré non loin du port ? Il est ici depuis plusieurs jours et n’attend juste que nous partions pour nous aborder. Et je ne sais comment il a su que nous comptions profiter du mauvais temps pour partir sans qu’il le sache, il était alors prêt lui aussi à quitter l’île depuis ce matin.

- Si ce n’est que cela, je vous propose mon aide. Deux des nakamas de ces pirates m’ont fait du tort hier, et j’ai réparé cette erreur en chemin il y a peu de temps. Si vous le désirez je vais aller m’occuper de ces brutes. Ils ne partiront pas sans leurs hommes et nous aurons le champs libre.

- Si vous faites cela, nous vous emmènerons gratuitement à St Urea ! Bien que nous ne puissions pas y accoster, nous vous laisserons un canot de sauvetage et une rame qui vous permettront de vous y rendre rapidement. A vrai dire, je préfère encore vous offrir le voyage que rester bloquer à Baterilla. C’est mauvais pour les affaires.

- Alors c’est décidé. Je vous retrouverais tout à l’heure sur le pont capitaine !

Sortant alors de la cabine je m’aperçus que le temps s’était calmé. Je décidais de me rendre au seul endroit que je connaissais désormais, le bar de la veille. Ne voulant pas perdre de temps, je me rendis rapidement sur les lieux et vit les deux hommes au même endroit qu’hier, sur le comptoir en me faisant dos. N’hésitant pas une seconde, j’entrais.

Les clients qui m’avaient déjà vu hier me reconnurent facilement. Je n’en avais que faire et m’avançait à grand pas vers les deux pirates qui ne se doutaient de rien. Prenant en traître le plus maigre, celui qui m’avait frappé par derrière, je l’attrapais et le faisait basculer dans le vide par le dos tout en lui coupant le souffle en le frappant au thorax. Le deuxième, que j’avais rencontré en ville me toucha au visage. Je pouvais sentir le sang couler le long de ma lèvre et il était tout proche de moi. Le prenant par surprise je lui administrais un coup de tête le faisant trébucher sur son compatriote qui se fit écraser. La scène était comique et les clients de la veille souriaient, tout comme Pitt qui n’intervint pas, jugeant que la situation était tolérable. Ce n'était que justice. Profitant qu’ils soient à terre, je les frappais jusqu’à ce qu’ils s’évanouissent. M’excusant auprès de ceux qui avaient été témoins de la scène j’emmenais les deux corps secoués hors du restaurant et les fourguais dans une ruelle. Il ne me restait plus qu’à rejoindre le navire marchand !



Plus tard


Après être de retour sur le pont de ceux qui allaient me rendre service, je leur appris la nouvelle. Ils proposèrent de me soigner mais j’avais reçu de bien plus gros coups que ça, et suite à mon refus, ils décidèrent qu’il était temps de lever l’ancre. En partant, nous pouvions entrevoir le bateau pirate qui ne bougeait pas, ce qui montra au capitaine que je n’avais pas mentit. En me regardant, il me dit alors :

- Vous avez tenu parole, monsieur. Alors nous tiendrons parole et nous vous emmènerons bien à St Urea comme prévu ! La traversée ne sera pas bien longue, mettez-vous à l’aise et profitez que la tempête se soit levée.

- Je vous remercie capitaine.

Le voyage ne faisait que commencer, c’était le début de ma dette envers mon village. En fermant les yeux, je revoyais mon enfance douloureuse et Yume, ses habitants et mon père adoptif, ses voyageurs et leurs histoires. Aujourd’hui c’était à mon tour de partir à l’aventure, mais je garderais toute ma vie en tête ce que le gouvernement avait fait.

En esquissant un sourire, je pensais à ma future destination. Direction St Urea, l’île des pirates et des révolutionnaires !
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